Vélo, boulot, dodo ?
- Créé le 05 mars 2014
- Modifié le 17 novembre 2017
Le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier a installé en 2013 un groupe de travail interministériel consacré à la promotion des mobilités actives, c’est-à-dire la marche et le vélo. Constitué de parlementaires, de représentants des élus locaux, des usagers, des constructeurs de vélos et des ministères concernés, ce groupe de travail est chargé d’étudier les mesures permettant le développement des modes de déplacements alternatifs aux véhicules motorisés, dont les avantages en termes d'environnement, de santé, d'économie et de vie sociale ne sont plus à démontrer, notamment pour les déplacements domicile-travail.
Le ministre doit notamment annoncer le lancement d'une expérimentation avec diverses entreprises qui rembourseront les frais kilométriques de leurs salariés venant à vélo au travail. RTL, qui a annoncé cette mesure, évoque aussi une société strasbourgeoise qui a déjà pris diverses initiatives pour inciter ses collaborateurs à délaisser le volant pour le guidon. Garage aménagé, matériel de réparation, casques, gilets sont à disposition de ces volontaires ainsi que des douches. Car certains se sont tellement entichés de la petite reine qu'ils n'hésitent pas à parcourir 32 kilomètres pour venir au bureau…. Et là une bonne douche s'impose pour démarrer la journée de travail en open space ! Selon le Figaro, ce remboursement des indemnités kilométriques est d'ailleurs une revendication ancienne de la part des associations qui militent pour le développement du deux-roues en France. Il avait aussi été une mesure phare du rapport « vélo » en France présenté en 2012 par le député UMP maire du XVe arrondissement de Paris, Philippe Goujon. Un travail de réflexion pour favoriser son essor et qui avait été remis au ministre des Transports de l'époque, Thierry Mariani. Le parlementaire proposait donc une indemnité kilométrique qui s'accompagnait par ailleurs d'une exonération de charges pour l'employeur.
Avec un "remboursement" fixé à 25 centimes du kilomètre, les sommes ne sont pas insignifiantes. Cette indemnité n'est toutefois pas cumulable avec le remboursement d'un abonnement aux transports collectifs, sauf s'il s'agit de trajets complémentaires, comme vélo et train par exemple. Ce test grandeur nature nous permettra d'évaluer si ce dispositif peut s'étendre au vélo. Annoncé le 5 mars lors de la présentation du Plan d'actions pour le développement des modes actifs, ce projet va être expérimenté pendant 6 mois par une vingtaine d'entreprises. Parmi elles : Auxilia à Paris, les assurances MMA au Mans ou encore le Crédit Coopératif à Nanterre. Le potentiel des salariés concernés par l'expérimentation représente environ 10 000 personnes. Pendant ces 6 mois, le ministère étudiera plusieurs données dont l'évolution de la part de déplacements domicile-travail à vélo, les modes de déplacements abandonnés au profit du vélo ou encore l'organisation matérielle mise en place dans les différentes structures. Les résultats doivent être rendus publics en fin d'année et détermineront le lancement ou non d'une seconde phase d'expérimentation à plus grande échelle.