Pourquoi revenir travailler dans son immeuble de bureau ?
- Créé le 08 mars 2022
- Modifié le 11 avril 2022
Baromètre ACTINEO 2021
Les enseignements d’une comparaison internationale de cinq aires métropolitaines
Par Alain d’Iribarne, directeur de recherche au CNRS et président du Conseil scientifique d'ACTINEO
À l’issue de la cinquième vague de COVID, tous les acteurs de la vie économique et sociale se préoccupent de savoir comment va se passer le retour au bureau. Comment faire revenir en entreprise des salariés qui ont vécu de longs mois de confinement et de télétravail intensif à domicile et qui expriment de nouvelles attentes en matière de modes de travail ?
Pour répondre aux questions concernant l’avenir du travail dans les immeubles de bureau, l’Observatoire Actineo, en partenariat avec Colliers International et Maison & Objet, a lancé, en 2021, une enquête internationale auprès d’actifs de cinq grandes métropoles, avec pour but de cerner comment nous y travaillerons demain.
Avec ce 2e article Pourquoi venir travailler dans son immeuble de bureau si on peut télétravailler ailleurs ? nous essayons de comprendre dans quelle mesure les salariés auront envie — ou accepteront — de revenir travailler dans leur immeuble de bureau après la pandémie.
Il est d’autant plus légitime de se poser cette question, que dans l’article précédent sur l’hybridation, les pratiques de télétravail à domicile, comparées aux idéaux exprimés par les actifs, ont permis de confirmer l’existence d’un véritable « effet confinement ». Ce constat est particulièrement vrai pour le télétravail intensif (4 jours et toute la semaine) qui, en moyenne pour les 5 métropoles, ne régresse qu’à 26 % en tant que pratique souhaitée après la pandémie, contre 40 % pendant la pandémie. Les attentes des actifs du Grand Paris se distinguent nettement de cette moyenne. En effet, le souhait pour les Franciliens de pratiquer un télétravail intensif ne s’élève qu’à 19 %, dont seulement 11 % pour une pratique de télétravail à domicile toute la semaine. Pourquoi ?
Pour répondre à ces interrogations, nous nous sommes focalisés sur les forces d’attraction et les freins des immeubles de bureau et du domicile, en tant que lieux de travail. Nous avons également regardé en quoi les tiers-lieux, espaces de coworking de plus ou moins grande proximité, pourraient constituer un lieu de travail complémentaire aux deux autres, et donc pourraient complexifier la cartographie des espaces de travail. Nous avons regardé, enfin, quels sont les espaces de travail idéaux des actifs en leur demandant de choisir parmi dix espaces proposés.