Les secrets de la French Tech pour mieux travailler
- Créé le 10 septembre 2018
- Modifié le 28 janvier 2019
Pour faire de la France une « République numérique », le Gouvernement a lancé un grand mouvement de mobilisation collective pour la croissance et le rayonnement des start-up numériques françaises : la French Tech. L’ambition est de faire éclore des start-up « Tech champions », de promouvoir le savoir-faire français à l’international et d’attirer des investisseurs étrangers. Dans ces start-up, il fait bon vivre et travailler : l’édition 2017 du baromètre Paris Workplace SFL-Ifop montre que les salariés y trouvent davantage de satisfaction et de bien-être qu’ailleurs… Quel est leur secret ?
Qu’est-ce que la French Tech ?
Les start-up accélèrent l’innovation dans tous les secteurs d’activité ; leur valeur repose tout ou partie sur le numérique comme dans les technologies de la santé, les technologies vertes, les biotechnologies, la finance ou encore dans les entreprises industrielles. Pour les encourager, le Gouvernement a créé l’initiative French Tech fin 2013. La French Tech désigne tous ceux qui travaillent dans ou pour les start-up françaises et qui s’engagent pour leur croissance et leur rayonnement international : les entrepreneurs en premier lieu, mais aussi les investisseurs, ingénieurs, designers, développeurs, grands groupes, associations, médias, opérateurs publics, instituts de recherche… L’initiative French Tech est portée par la « Mission French Tech », qui travaille en lien serré avec les pouvoirs publics. Ses partenaires sont les opérateurs nationaux, qui coordonnent leurs actions en faveur des start-up : la Caisse des Dépôts, Bpifrance et Business France.
Le CES (Consumer Electronic Show) 2019
La France a le vent en poupe dans ce grand rendez-vous annuel de l’électronique grand public, qui se tient à Las Vegas. Avec plus de 255 000 m² d’espace d'exposition et 3 900 entreprises exposantes au total, cette 52e édition a encore battu des records. La France représentait près d'un tiers des start-up présentes dans l’Eureka Park, l’espace qui leur est dédié (juste derrière les États-Unis).
Un label « Métropole French Tech »
La labellisation de « Métropoles French Tech » a permis de structurer l’écosystème français sous la forme d’un réseau rassemblant Paris et 13 autres écosystèmes remarquables qui sont les têtes de pont de la French Tech en régions. Les territoires labellisés se sont engagés à tout mettre en œuvre pour encourager l’écosystème et mettre en place les dispositifs nécessaires pour faire passer les start-up de l’idée au « Tech champion ». L’objectif du label est de susciter une dynamique dans toute la France pour faire du pays tout entier un vaste accélérateur de start-up. En 2014, neuf métropoles sont labellisées : Aix-Marseille, Bordeaux, Grenoble, Lille, Lyon, Montpellier, Nantes, Rennes et Toulouse. En 2015, quatre nouveaux « écosystèmes » sont labellisés : Brest, la Normandie, la Côte d’Azur et la Lorraine avec leurs villes partenaires. Des réseaux d’entrepreneurs français, labellisés par l’État « French Tech Hubs », sont structurés dans 12 villes du monde entier, de New York à Tokyo en passant par Moscou et Le Cap.
9 réseaux de start-up thématiques viennent compléter le dispositif
#HealthTech : #BioTech #MedTech #e-sante (santé et médecine)
#IoT #Manufacturing (internet des objets, robots et drones)
#EdTech #Entertainment (divertissement, culture, média)
#CleanTech #Mobility (développement durable et nouvelles formes de mobilité)
#FinTech (banque et finances)
#Security #Privacy (sécurité et protection)
#Retail (commerce et distribution)
#FoodTech # AgTech (agriculture et alimentation)
#Sports
Oui, on travaille mieux dans la French Tech !
L’édition 2017 du Baromètre Paris Workplace SFL-Ifop montre que les salariés de la French Tech trouvent satisfaction et bien-être dans leurs espaces de travail. L’étude porte sur 2 700 salariés dont 909 issus de 10 sociétés de la French Tech. Ces derniers ressentent un niveau de bien-être au travail record : 7,97 salariés sur 10 sont heureux (contre 6,5 sur 10 au sein de la population générale). À la question « je suis souvent stressé au travail », ils ne répondent « oui » qu’à 25 % (contre 38 % de la population générale).
88 % des salariés French Tech se disent satisfaits de leurs espaces de travail, contre 72 % de la population générale. Plus de la moitié d’entre eux (56 %) déclarent que les bureaux ont été importants dans leur choix d’entreprise (contre 30 %). Ils estiment que leurs bureaux ont un impact positif sur leur motivation à 75 % (contre 56 %), sur la performance de l'entreprise à 73 % (contre 56 %), et sur l'image et la réputation de l'entreprise à 84 % (contre 62). Les bureaux sont une source de fierté pour 86 % des salariés de start-up contre 54 % de la population générale.
Dans la Tech, les bureaux ne sont pas seulement faits pour travailler... mais pour travailler ensemble. Seulement 1 % des salariés French Tech travaillent dans un bureau individuel fermé. 88 % d’entre eux travaillent en open space, dont 63 % des dirigeants (contre 14 % dans la population générale).
Dans la population générale, plus on travaille en espace ouvert, moins on est heureux... C'est exactement le contraire dans la French Tech ! 8,7 répondants sur 10 se sentent bien sans bureau attitré, 8 sur 10 dans un open space de plus de 6 personnes, et 7,6 sur 10 dans un bureau fermé de 2 à 6 personnes. Pour plus de la moitié d'entre eux, le bureau individuel fermé est synonyme d'isolement. 68 % d’entre eux (contre 39 %) travaillent « très souvent » en équipe. Et plus ils travaillent en équipe, plus ils sont heureux (7,6 sur 10 de ceux qui ont répondu « très souvent »). Le travail en équipe est d’ailleurs, avec 44 % des réponses, la première raison pour eux de se rendre au bureau, suivi de la vie sociale entre collègues (à 34 %). À choisir, 66 % des salariés de la French Tech (contre 33 %) préfèrent avoir moins d’espace personnel pour leur poste de travail et davantage d’espaces collaboratifs. Dans une journée au bureau, 57 % d’entre eux (contre 34 %) travaillent le plus souvent à 2, voire 3 endroits différents (poste de travail, salles de réunion, cafétéria...).
French Tech Central
La French Tech dispose d’un espace de 300 m2 au rez-de-chaussée de la zone Share de Station F, baptisé French Tech Central, un clin d’œil à la gare que fut la Halle Freyssinet, devenue Station F. Cet espace se veut un lieu de rencontre et d’échanges pour les acteurs de la French Tech d’où qu’ils viennent, de St Malo, Montpellier, Paris, La Courneuve, Station F, San Francisco, Berlin ou Abidjan !
Dans la Tech, les bureaux sont conçus pour travailler ensemble, mais aussi pour vivre ensemble. 82 % des salariés French Tech considèrent leur bureau comme un lieu de travail mais aussi un lieu de vie où ils aiment passer du temps, (contre 43 % de la population générale). C’est leur endroit préféré pour déjeuner (68 %), se reposer ou faire la sieste (66 %), se détendre en lisant ou en jouant aux ou jeux vidéo (50 %). 81 % d’entre eux déjeunent avec leurs collègues (contre 55 %), 69 % d’entre eux boivent des verres ensemble « souvent » ou « de temps en temps » (contre 26 %).
Les salariés de la Tech exigent un lieu de travail hyper central : 67 % d’entre eux jugent que le temps de trajet est le critère le plus important en matière de lieu de travail. Ils choisissent des jobs près de chez eux (37 min par trajet contre 48 min). Le temps économisé dans les transports est en partie réinvesti sur le lieu de travail : les salariés de la Tech qui ont moins de 40 min de trajet restent 15 minutes de plus que les autres au bureau chaque jour. Sur l’année, c’est une semaine de travail en plus !
Et enfin, 85 % des salariés de ces start-up rient souvent au travail… contre 63 % de la population générale ! Le « fun » est l’une des valeurs phares des salariés de la French Tech, avec l’innovation, la performance, l’esprit d’équipe et la convivialité.
Des relations plus humaines, plus conviviales, des espaces plus ouverts, plus variés, plus flexibles… cette articulation entre bien-être et aménagement dans les start-up serait-elle le nouvel exemple à suivre ? Nul doute que l’on se trouve à l’aube de nouveaux paradigmes en matière d’immobilier tertiaire et d’espaces de bureaux. Les sociétés digitales, qui placent l’expérience utilisateur au cœur de leur modèle, appliquent les mêmes schémas à leurs propres bureaux et à leurs utilisateurs. Le critère pour apprécier un lieu de travail, ce n’est pas le prix, ce n’est pas la conformité à telle ou telle certification, c’est la satisfaction des utilisateurs. Désormais, ce sont l’usage et les attentes des utilisateurs qui doivent guider le métier de l’immobilier.