Les postures de travail en cinq points :

1. L’aménagement des postes de travail doit être conçu de façon à éviter la compression des tissus et à favoriser la circulation sanguine.

2. Le travail en station debout prolongée, sans déplacement, n’est pas recommandé.

3. La position neutre des poignets (sans rotation interne) est respectée lorsque la main tient un crayon pour écrire.

4. Les accessoires de travail doivent favoriser une position neutre qui réduit le travail musculaire statique.

5. L’aménagement des postes de travail doit être conçu de façon à libérer les muscles de leur fonction de maintien et de stabilisation et de permettre aux membres supérieurs d’adopter une position naturelle.


Avec la prédominance du travail informatisé, nous nous retrouvons de plus en plus dans une position figée et statique : main sur le clavier, œil sur l’écran. En ajoutant à cela les facteurs éventuels de stress, nous nous trouvons potentiellement dans un contexte inconfortable, pouvant entraîner fatigue, inefficacité, démotivation, absentéisme...

L’utilisation de mobilier adapté et d’un espace de travail bien conçu devient primordial pour réduire cet inconfort et s’assurer de la fonctionnalité du poste de travail et de la préservation de la santé, et de la sécurité de l’utilisateur.


Il permet d’éviter les dysfonctionnements connus comme :
• un plan de travail trop haut ;
• une commande trop éloignée entraînant l’adoption d’une posture déséquilibrée
• une poignée de commande d’un siège mince et étroite qui empêche la prise à pleine main.
• une force à exercer trop importante pour l’ouverture d’un tiroir…

Problèmes au bureau

La conception et l’agencement de votre matériel et de votre espace de travail peuvent avoir un impact sur votre confort, votre santé et votre productivité. Le poste de travail constitue l’environnement qui entoure votre ordinateur : meubles (siège et bureau), matériel informatique (ordinateur, moniteur, clavier et souris), accessoires (supports de documents, repose-pieds, téléphone, repose-paume) et facteurs ambiants (bruit, éclairage, température, etc.). De nombreux exemples peuvent être cités, où des dimensions d’aires de travail, d’outils, de machine et les forces à exercer, choisies empiriquement, provoquent un effort physique inutile ou exagéré, des difficultés dans la manipulation d’objets. La conception empirique des objets, et notamment pour les espaces de travail, génère inconfort, accident voire, dans certains cas, des Troubles Musculo Squelettique (TMS).

L’objectif est de concevoir un espace de travail qui s’ajuste au corps plutôt que de forcer physiquement le travailleur à s’adapter à son milieu pour créer un environnement confortable et éviter l’apparition de troubles, douleur, accident et inconfort au travail.Voici quelques exemples de blessures communes découlant d’habitudes de travail peu ergonomiques : Tendinites = Mouvements répétitifsSyndrome du canal carpien = Travail répétitif avec poignet pliéDouleurs dorsales = Positions voûtées, flexions, soulèvementsTension au cou ou aux épaules = Posture avancée de la tête, posture balancée en arrièreProblèmes de circulation = Posture statique Exemples de facteurs de risques/mouvements anormaux du corps à l’origine de telles blessures :• Poste de travail non ergonomique ;• Mouvements répétitifs (taper à l’ordinateur pendant de longues périodes sans repos) ;• Postures inconfortables (cou plié trop vers l’avant ou poignets trop pliés vers l’arrière) ;• Postures statiques (rester assis durant de longues périodes sans se lever ni s’étirer, restreint le flux sanguin vers les tissus) ;• Extensions poussées (se baisser dans une position inconfortable pour chercher quelque chose situé dans un tiroir sur le côté ou derrière un siège, plusieurs fois par jour). Il faut considérer que lorsque l’on étudie la conception d’un poste de travail, les sièges, la surface de travail, les accessoires, le moniteur et les périphériques d’entrée peuvent aider ou nuire au maintien d’une bonne posture, mais ils ne peuvent en soi être à l’origine d’une bonne posture. Le simple fait d’avoir un siège dit « ergonomique » ne garantit pas une bonne posture ; ce dernier ne fait que faciliter l’adoption d’une posture neutre. Il appartient à la personne d’apprendre à adopter une bonne posture et à la maintenir.

Les postures au bureau

Aucune posture de travail n’est "neutre". Une "mauvaise" posture (torsions du corps, inclinaisons, déséquilibre) n’est pas adoptée "librement" par l’opérateur, mais est le résultat d’un compromis. Toute déviation par rapport à la position "idéale" va entraîner une augmentation de la dépense énergétique et, à plus ou moins long terme, des raideurs et douleurs du dos, du cou, des bras, selon la posture adoptée. La posture peut avoir des conséquences pathologiques, en cas d’efforts importants effectués dans une posture défavorable.La posture adoptée dépend d’abord et avant tout de ce que l’on fait dans une situation de travail, donc de l’activité de l’employé. Dans le travail de bureau, les postures adoptées dans des activités de saisie de documents peuvent différer de celles utilisées pour faire de la vérification de données déjà en mémoire ou de la consultation de sites Internet. Des muscles de presque toutes les régions du corps humain contribuent au travail visuel, aux gestes à poser et aux actions à entreprendre au bureau. Les muscles de la nuque travaillent à maintenir la tête au bon endroit, dans le bon angle pour capter l’information sur l’écran, pour tourner la tête ou l’avancer pour mieux lire un renseignement plus ou moins lisible. Les muscles du dos et du tronc permettent de maintenir une posture, de se tourner, de s’approcher pour voir ou agir au clavier ou en prenant des notes. La posture s’organise principalement à partir des lieux où est présentée l’information nécessaire pour l’exécution du travail, à partir des zones d’action et aussi en fonction des caractéristiques de la personne qui travaille, caractéristiques qui changent tout au long de la vie (taille, poids, âge, tonus musculaire, acuité visuelle…).

Pour permettre une bonne posture au bureau les équipements et les accessoires informatiques doivent permettre :
• la disposition du poste par rapport aux actions à poser et au contenu du travail à réaliser ;
• l’ajustement des éléments du poste et de leur utilisation ;
• les conditions d’éclairement optimales ;
• la prise en compte des aspects relatifs à la durée et à l’intensité du travail.

 

 

Le siège de bureau

Dans cet ensemble de produits et meubles composant le poste de travail, le siège de bureau constitue probablement l’élément qui contribue le plus au confort de l’utilisateur : il entretien une forte relation, presque intime, avec le corps de son utilisateur. Il doit le maintenir, accompagner ses mouvements, participer à sa posture. Le siège de bureau est probablement l’assise sur laquelle nous passons le plus de temps et, paradoxalement il peut-être l’assise où l’on a le plus mal : mal de dos, mal au cou, mal aux fesses…

Il doit donc être ajustable aux morphologies et aux tâches des employés. De plus, s’asseoir correctement sur un siège bien ajusté aide à prévenir les maux de dos et l’inconfort. Comme il est possible que plusieurs personnes utilisent le même ordinateur, il est important de savoir choisir un siège ajustable.

Plusieurs facteurs de confort sont identifiables sur un siège de bureau. Celui-ci doit répondre à des règles simples :

• Adaptable à la morphologie de ses utilisateurs : qu’ils soient grands, petits, lourds ou légers, grâce notamment aux réglages d’assise, de dossier…

• Adaptable aux mouvements et à l’activité de ses utilisateurs : que l’utilisateur soit en position redressée, inclinée en arrière ou en avant ;

• Maintenir le poids du corps de l’utilisateur : éviter les points de contact dur et inconfortable au niveau de ses fesses, de son dos...

• Facile d’utilisation : notamment la compréhension et la manipulation des réglages ;

• La possibilité de pivoter à 3600 et de déplacer la siège améliore l’accès au matériel de travail, facilite les moments où l’on s’assied ou on se lève et réduit les tensions dues aux torsions dorsales ;

• Le dossier doit offrir un soutien lombaire. Il peut être utile d’utiliser une serviette enroulée, un rouleau lombaire ou un coussin pour soutenir le bas du dos. Assurez-vous qu’il soit bien adapté et qu’il épouse votre courbe. Un oreiller ou un coussin mal adapté peut être pire que de n’avoir aucun soutien ;

• Le repose-pieds est naturellement sur le sol lorsque vous êtes assis ;

• Les sièges réglables au niveau du siège, du dossier et des appuie-bras sont préférables.

De plus, nos usages peuvent influencer notre bien être sur le siège. Il est donc conseillé :

• S’asseoir durant de longues périodes peut augmenter la pression sur les disques intervertébraux (disques spongieux situés entre les vertèbres). Évitez de garder des positions statiques ; ne restez pas en position assise ou debout pendant de longues périodes.

• Changez de position toutes les 20 à 30 minutes afin d’accroître la circulation sanguine et d’éviter la fatigue musculaire.

• Les repose-pieds soulèvent les genoux et soulagent le bassin d’une grande partie de la tension. À chaque fois que vous réglez votre siège, ajustez votre repose-pied en conséquence. Ce changement de position, préviendra la fatigue causée par les longues périodes à rester assis.

• Évitez d’utiliser la base de votre siège comme repose-pieds. Cela fera plier vos genoux et votre tronc vers l’avant, vous forçant ainsi à trop étendre votre dos pour rester droit et voir l’écran de l’ordinateur.

 

 

 

Une solution, les postes de travail réglables ou postes assis-debout

De plus en plus dans les bureaux, les postes de travail assis-debout gagnent en popularité. On privilégie l’utilisation des postes assis-debout parce qu’ils favorisent davantage de changements de posture au cours d’une journée. Ceci peut stimuler la circulation sanguine ainsi que la productivité tout en diminuant le risque de contracter une lésion musculo squelettique. Si vous utilisez un poste de travail dont la hauteur est réglable, les mêmes principes d’ergonomie s’appliquent. Le clavier et la souris devraient être à la hauteur des coudes, le moniteur devrait être directement en face de l’usager, situé à la distance d’au moins un bras tendu devant soi et le haut du moniteur devrait être au niveau des yeux ou légèrement au-dessous.

 

L’espace de travail

Tout comme votre siège, votre surface de travail devrait être adaptée à votre taille. Une fois votre siège réglé, vous pouvez déterminer à quelle hauteur devrait se situer votre surface de travail. Le dessus de votre surface de travail devrait être à la hauteur de vos coudes. Celle-ci se mesure comme suit : les avant-bras et les bras doivent former un angle de 90 degrés lorsque les bras sont détendus le long de votre corps. Faites toute mise au point qui s’impose en soulevant ou en abaissant votre surface de travail ou votre siège. S’il n’est pas possible de l’abaisser suffisamment, vous pouvez hausser votre siège et utiliser un repose-pied. Ce dernier doit cependant être assez large pour que vous puissiez y poser les deux pieds. Les objets que vous utilisez souvent devraient se trouver à votre portée (une bonne façon de procéder est de disposer ces objets en demi-cercle autour de vous). En gardant les objets que vous utilisez rarement hors de votre portée, vous serez forcé de vous lever pour aller les chercher. Cela stimulera la circulation sanguine et soulagera l’inconfort général.

L’écran

Les ordinateurs sont devenus des outils de travail indispensables dans la plupart des milieux de travail. Leur utilisation à des postes de travail existants s’est souvent vécue comme un simple ajout, sans tenir compte de l’aménagement et des ajustements particuliers qu’ils nécessitent. L’usage des ordinateurs portables s’avère souvent improvisé, sans aménagement particulier. Sous certaines conditions, le travail à l’ordinateur peut causer des problèmes de santé aux utilisatrices et aux utilisateurs comme l’ont démontré diverses études effectuées au Canada et dans d’autres pays.
La distance entre les yeux et le moniteur dépend de votre vue, de votre âge, ainsi que de la grosseur et de la résolution du moniteur. Il est généralement préférable d’éloigner le moniteur le plus possible et de grossir la taille de la police. Des études ont démontré que le moniteur devrait être à une distance de 60 à 90 cm de l’usager. C’est pourquoi il est difficile de recommander une distance précise. Une bonne manière de vérifier si votre moniteur est assez éloigné de vous, c’est de vous asseoir en position neutre avec le siège placé à son endroit habituel. Étendez le bras droit devant vous et, si votre main touche le moniteur, c’est qu’il est probablement trop près de vous. Le moniteur devrait être directement devant vous et le dessus de l’écran doit se trouver juste sous la hauteur des yeux. On place traditionnellement le moniteur sur un étui d’ordinateur, sur un support ou parfois sur des piles de papier ou des annuaires téléphoniques. Cependant, le moniteur se retrouve alors trop haut, ce qui entraîne des douleurs cervicales et de l’inconfort au niveau du cou et peut causer des blessures. Le moniteur devrait être incliné de 15 degrés pour assurer le confort des yeux.


Pour le travail sur écran, il est conseillé :


• Une fois le siège et la surface de travaux bien ajustés, le moniteur doit être placé de sorte que l’écran arrive tout juste ou juste en dessous du niveau des yeux (environ 5 à 7 cm sous le niveau des yeux en position assise et droite) :

  1. Si le moniteur est trop bas, relevez-le à l’aide de lève-moniteurs, de classeurs ou livres inutilisés ;
  2. Les personnes qui portent des lunettes à double ou à triple foyer peuvent avoir besoin de placer le moniteur encore un peu plus bas afin de garder leur cou en position confortable (neutre).

• La distance qui vous sépare de l’écran du moniteur doit être d’environ un bras (15 à 75 cm) lorsque vous êtes assis confortablement face au clavier.
• Assurez-vous que la surface de l’écran soit propre. L’accumulation de poussière peut rendre les caractères difficiles à lire, engendrer des problèmes d’éblouissement, de réfléchissement et de mauvaises postures.
• Ajustez la luminosité et le contraste pour optimiser le confort.
• Réduisez l’éblouissement en positionnant avec soin l’écran :

  1. Placez l’écran en angle droit par rapport aux fenêtres ;
  2. Au besoin, ajustez les rideaux et les stores ;
  3. Réglez l’angle vertical de l’écran et les commandes d’écran pour minimiser l’éblouissement des lumières situées au dessus ;
  4. Autres techniques pour réduire l’éblouissement : écran antireflet en verre optique, filtre optique, lampes articulées secondaires. 

• Utilisez les barres de défilement de l’écran pour que les éléments les plus consultés se trouvent au centre du moniteur plutôt que dans le haut ou le bas de l’écran.

Domaine normatif et réglementaire

NF X 35-101 (1 et 2) - Spécifications ergonomiques pour la conception des dispositifs de signalisation et des organes de service, 1997.
NF X 35-002 (Modèles anthropométriques de la population masculine et féminine - 1982)
et 003 (Mesurages de base du corps humain pour la conception technologique - 1997).
NF X 35-104 - Postures et dimensions pour l’homme au travail sur machines et appareils, 1983.
AFNOR (1983). Postures et dimensions pour l’homme au travail sur machines et appareils.
Norme X 35-104. Manutention et risques (1993).
Bonnes pratiques
ED 79, fiche pratique de sécurité, INRS, Conception & aménagement des postes de travail.