Le cahier des charges a retenu plusieurs axes d’innovation
• intégration des technologies de l’information
• optimisation du classement
• nouvelles ergonomies
• nouveaux matériaux et technologies
• développement durable
• plaisir et bien être
• équipement mobilier global
• modes de production et partenariats industriels...



Les designers ont été amenés à réfléchir également sur les thèmes suivants : le bureau de prestige ; le premier équipement entrée de gamme ; le bureau système ; l’espace bureau collectif et collaboratif ; les espaces communs ( accueil, circulations, réunion, détente, courrier/duplication...).
 Au total, le VIA a reçu une quarantaine de projets, qui ont fait l’objet d’une préseléction puis d’un jury final début 2006... avant de vous été présentés le 4 décembre 2007 lors du colloque ACTINEO.

 Découvrez les membres du jury composé d’architectes, d’architectes d’interieur, d’ergonomes, de journalistes et de professionnels de l’aménagement et de mobilier de bureau.


Alain d’Iribarne
, Président du Conseil stratégique ACTINEO 
Administrateur de la Fondation "Maison des Sciences de l’Homme", Gaëlle Lauriot-Prévost, architecte d’intérieur à l’ Agence Dominique Perrault, Karine Dana, AMC/Le Moniteur, Thomas Vallette, ergonome FCBA, Michel Bouisson et Gérard Laizé, VIA, Isabelle de Ponfilly Vitra France, Marc Willame, Cider, Thierry Coste, Steelcase, Daniel Torré, Gautier Office, Olivier Mangenot, Samas France, Olivier Dellon Addform, Odile Duchenne, ACTINEO. Ainsi que Odile Decq, architecte
 Agence d’Architecture Decq et Cornette 
et
 Chantal Hamaide 
Directrice de la revue Intramuros
 
 


Le jury a selectionné trois projets portés par des personnalités très différentes :





L’ambition d’Olivier Peyricot



CORPS ACTION CLIMAT
 - Trois mots pour annoncer la démarche engagée pour ce projet.



Le corps


La vie est au coeur du travail : elle lui donne sa noblesse, lui ajoute ses imprévus. Le travail : activité humaine caractéristique ; dans le tertiaire il repose sur l’intellect, le corps est en retrait mais sa présence est évidente, indépassable.

Dans un travail physique les postures sont codées, si particulières à la tâche effectuée ; dans le tertiaire elles sont souvent identiques pour des activités très différentes. Les gestuelles auraient tendance à être gommées, le corps est mis en retrait temporairement, avant les loisirs du week-end.



Les codes relationnels dans le tertiaire sont également très prégnants : ils s’imposent d’eux mêmes dès lors que l’on fréquente des collègues. Les relations des corps entre eux dans un même espace ne garantissent pas l’épanouissement personnel et surtout une dynamique de pensée qui peut s’émanciper et rapporter au groupe de la richesse. 


Le corps à repenser est au coeur du projet, comme moteur indispensable à l’invention du travail.

L’action
L’ambiance d’un espace de travail ne se définit pas : c’est une combinaison de gens, d’actions et d’objets. Les uns interagissent avec les autres, et le travail se fait dans les meilleurs conditions. 
Le mobilier du travail est l’outil de l’action. Il répond à différents niveaux :


  • problèmes d’usage courant : un temps particulier , celui de la rapidité d’exécution des tâches les plus fastidieuses ;
  • capacité d’adaptation face aux tâches les plus extraordinaires ;
  • 
importer de nouvelles stimulations, qui se révéleront utiles dans le 
temps ;

  • encore et toujours réorganiser les tâches dans l’espace (en fonction 
des évolutions rapides des outils).


L’action est le moment fort du travail, elle doit être supportée, stimulée et mise en perspective.



Le climat


Le processus du travail se fait sous influence : le contexte est primordial. Pour cela les caractéristiques climatiques (lumière, air, matières, sons, végétaux, respirations) seront nécessaires à l’invention du cadre de vie du tertiaire. Car le travail quoiqu’on en dise est un processus usant sur la distance. Il se combine à l’humeur, au bien-être, il est même parfois sujet principal de la vie. Et il peut être un enfer. 
C’est pourquoi on attachera jamais assez d’importance aux facteurs 
environnementaux, les climats, à traiter ici avec le plus grand soin du 
détail.


Le projet propose de se concentrer sur le corps, en lui rendant une activité bénéfique, lui permettant d’accompagner l’intellect dans la réalisation du travail. Il se penchera sur les modes de stimulation et d’invention au moment de l’action et reverra la spatialisation des tâches et leur organisation. Et il travaillera sur la façon de concevoir un environnement climatique interactif et qualitatif.

L’ambition des 5.5 Designers




Le cabinet a entamé une réflexion sur la définition des lieux féconds qui abritent nos réflexions. Evoluant dans un univers où la genèse d’idées est au cœur des problématiques, nous sommes personnellement sensibles à cette mise en condition qui favorise et optimise nos réflexions internes. La créativité est en effet le moteur de toute société désireuse de progresser. A l’heure où de nombreux psychanalystes et sociologues s’interrogent sur l’origine de l’inspiration et rêvent de découvrir les mécanismes obscurs de la créativité, le designer semble pouvoir apporter une réponse dans la conception même du lieu de travail. Pour les artistes, l’atelier représente souvent un lieu propulseur de création. L’ambiance de l’atelier, en tant que « paysage de travail » reste fascinante dans son organisation entre expériences et désordres. Ici la promiscuité du stockage, des travaux en cours forment le décorum indispensable à la réflexion.



Retranscrits dans le monde de l’entreprise, ces ambiances de travail ne se retrouvent que dans des lieux où la créativité reste le cœur du métier. Peu d’entreprises encouragent encore la constitution d’atmosphères singulières pour contextualiser l’émergence d’idées. Seules les agences de publicité, et autres structures liées au monde de la création ont intégré cette notion. Aujourd’hui dans le contexte de mutation économique que nous connaissons, toutes nos entreprises doivent motiver cette valeur qui fera sans doute notre légitimité dans les années à venir. Dans ce sens, nous souhaiterions réfléchir, non pas sur le bureau comme seule typologie de travail mais sur de nouvelles organisations dédiées à la créativité. Il est souvent dit que si l’on supprime la machine à café d’une entreprise, on court-circuite 80 % de la communication interne. Ce constat sous-entend que ce lieu, au même titre que sa table de travail est un espace de travail bénéfique à la santé de l’entreprise. Et il est vrai qu’autour d’un café il est souvent plus facile d’entreprendre des sujets plus délicats qu’au téléphone. Les postures que nous adoptons, autour d’un verre, accoudé à un comptoir sont souvent plus propices à la décontraction que nécessite la créativité. Il existe donc des espaces interstitiels à nos bureaux qui participent à l’exécution de nos tâches professionnelles. Jusqu’à présent ces lieux d’échanges ne sont pensés qu’en termes d’espaces de détente, occultant tout le potentiel de travail qu’il comporte. 



Ce constat peut alors donner naissance à un ensemble de mobiliers et d’espaces de travail encourageant de nouvelles attitudes de travail plus conviviales et moins formelles. Les ordinateurs permettent aujourd’hui de se déplacer librement dans l’espace, doit-on toujours être derrière un bureau fixe pour travailler ? Devons-nous encore associer un individu à un bureau ou pouvons-nous envisager plusieurs lieux d’escales pour des nouveaux travailleurs nomades ? Sommes-nous obligés de nous rejoindre conventionnellement dans une unique salle de réunion pour échanger, dialoguer, écrire ? Pourquoi ne pas faire une réunion autour d’un meuble haut ? Comment recevoir un client dans un espace de détente ? Pourquoi les couloirs et autres paliers ne seraient-ils pas matérialisés comme de nouveaux lieux propices à la réflexion ? Autant de questions qui orientent la conception des espaces de travail vers des horizons plus dynamiques et hors des schémas conventionnels. 

Par de simples touches de mobiliers qui s’appuient sur les structures existantes, nous voulons offrir de nouveaux scénarios de travail qui puissent se concrétiser rapidement sans engendrer des bouleversements trop importants au sein des entreprises.





L’ambition de Jérôme Gauthier


Nous constatons une évolution des espaces de travail. Cette évolution ne repose-t -elle pas essentiellement sur un décloisonnement des activités aujourd’hui encore segmentées selon des espaces spécifiques ? Ne pourrait-on pas plutôt envisager une réorganisation par chevauchement-superposition- des activités en fonction de critères communs ? Prenons l’exemple des postes de travail individuels et des bureaux collectifs(open space). Les bureaux collectifs ne sont-ils pas une addition de postes de travail individuels ?

L’élément commun à ces deux espaces est le plan de travail, plus ou moins généreux selon son implantation, individuelle ou collective. Prendre en compte cette donnée dés la conception ne permet-il pas de trouver des solutions d’agencement plus souple, plus modulaire ? La qualité des résultats du travail alors généré dans un espace commun n’est-elle pas meilleure dans la mesure ou l’échange des différents acteurs de l’entreprise se fait plus facilement ? Le statut de l’individu n’est-il pas revalorisé au sein du groupe qui considère alors l’ensemble de ses membres comme générateur à part entière d’idées ? L’autre grande évolution des espaces de travail réside dans la mutation des codes spécifiques à cet univers vers des codes beaucoup plus liés à l’habitat (espace domestique). La frontière entre ces univers est de plus en plus ténue.

Faut-il voir dans ces évolutions une pratique domestique du travail plutôt qu’une nécessité de faire des espaces de travail des espaces plus chaleureux ? Un espace de travail plus chaleureux ne réside pas essentiellement sur les codes qui le régissent. Là encore le chevauchement –superposition- des activités en fonction des critères communs me semble être pertinente. Au même titre que la pièce commune-salon/canapé- dans l’habitat génère l’échange, la rencontre, l’espace détente ne pourrait-il pas être l’espace de réunion ?

Ici, c’est l’assise l’élément commun. L’espace « machine à café » devient ainsi le lieu de convivialité par excellence où tous les partenaires échangent dans des conditions de confort optimum –plate-forme de convivialité-. Cela nécessite d’intégrer des paramètres essentiels : l’optimisation de l’espace et des circulations, l’intégration des technologies de l’information, l’ergonomie générale de l’aménagement d’une activité, l’accroissement du plaisir et du bien-être afin de donner plus de soi. A travers cette problématique, comment imaginer de nouvelles postures d’assise pour mieux réfléchir ?




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